Dieu merci, je suis sorti de la pleine charge COVID qui m'avait contaminé, dès la semaine dernière. Ainsi cette contamination n'aura eu d'autre effet que de m'assigner à résidence pour un télétravail laborieux.
Accessoirement, avoir été privé du goût et de l'odorat aura eu pour effet secondaire de faciliter le Carême. Quand on mâchonne du carton et qu'on boit de l'eau pendant huit jours, l'appétit n'est plus guère au rendez-vous. On mange peu, on mange bien moins, et on peut perdre jusqu'à un kilo par jour; ce à quoi il faut toujours faire attention même si l'on croit "avoir des réserves".
Suivant régulièrement l'évolution au quotidien, je n'ai pas tardé à réaliser la descente accélérée du poids, qui heureusement a pris fin avec le retour de mes sens gustatifs.
Enfin, presque. Car à ma grande surprise les tomates d'un commerce voisin sont restées aussi insipides pendant COVID qu'après.
La maladie n'a rien à y voir, et la culture industrielle y est sans doute pour beaucoup plus.
J'ai vérifié samedi par un test célèbre (non remboursé par la sécurité sociale) dont l'efficacité n'est plus à démontrer; celui dit "Rosé et pissaladière".
Le test nécessite (voir la photo) une dose de pissaladière et quelques verres de rosé frais.
A l'issue, c'est une certitude, je sais que mes capacités gustatives sont rétablies.
Ce que m'a apporté ce passage dans les affres de la positivité COVID?
Pas grand' chose.
D'abord que c'est loin d'être pire que la grippe, pour ce que moi j'en ai vécu.
Je stoppe immédiatement le débat médical: je ne suis pas médecin, et les arguties scientifico-médicalo-COVID m'ennuient profondément. Je n'ai certainement pas eu le "bon" variant, ou alors c'est le sirop de mépris que je prenais à la louche qui m'a immunisé.
Peu importe.
Pour l'instant je suis toujours vivant, et comme me l'a écrit quelqu'un que j'aime beaucoup:
"Tu ne vas pas te débarrasser de moi comme ça".
En vérité, l'énorme point positif de ce passage COVID c'est la gentillesse, la délicatesse, la solidarité des quelques personnes qui ont pris le temps et la peine de me porter boisson et/ou médicaments jusqu'à la porte de mon domicile. En premier ma plus proche voisine.
J'ai réalisé, plus qu'il y a deux ans dans un confinement solitaire confortable, à quel point c'est agréable d'avoir quelques personnes à qui l'on peut faire confiance réellement et totalement.
J'ai réalisé aussi (l'air de rien) à quel point il est dur de rester à distance, de l'autre coté d'une grille ou d'une barrière quand on voudrait être bien plus proche.
Ce sont de vraies leçons de vie, et on les reçoit à tout âge.
A peine sorti de la maladie, je me suis retrouvé à un enterrement, jeudi dernier.
Un camarade parachutiste, un capitaine ancien, très ancien même (98 ans) à qui ont été rendus les honneurs militaires.
Capitaine, et Grand-Croix de la légion d'Honneur. L'un des soixante-quinze qui existent en France. Le capitaine Pierre BERTOLINI, un personnage.
Là encore, c'est une leçon. Leçon de vie, leçon de mort, quand on a un seul titre de guerre et que l'on voit passer le cortège de celui qui en a eu plus de vingt, et qui pourtant vivait simplement et venait avec nous blaguer et trinquer en camarade, pour fêter la Saint Michel.
Parcours de vie impressionnant, à la force brute d'une volonté d'homme; de la seconde guerre mondiale à la guerre d'Algérie, en passant par l'Indochine, pour fini à la plus haute distinction dans le premier des ordres nationaux: Il n'y a rien au-dessus de Grand-Croix.
J'étais là à l'extrême-gauche (une fois n'est pas coutume, Dieu me pardonne.) pour entendre le récit de sa vie. Pour noter aussi sur la fin, l'absence de quelques pages de ce récit que je connaissais personnellement. Mais qui aurait compris? Le silence et l'ombre valent parfois autant sinon mieux que les éclats de voix et trop de lumière.
Qui a compris, dans l'assistance, pourquoi le dernier chant avant de ressortir de l'église était - à la demande du défunt - "Dio vi salvi Régina"?
Nous avons été deux à le chanter. On n'allait pas laisser partir notre ancien et compatriote avec la voix d'un magnétophone; il a eu celles de deux camarades.
Moment d'émotion, d'ailleurs, pour nous deux. C'était la version longue, j'ai eu du mal.
Quoi de mieux en une pareille semaine, que la célébration de Pâques pour la finir?
Sortir de la médiocrité politicarde et des coups bas de chiffonniers qui caractérisent les derniers jours de "campagne électorale" était une bénédiction.
Même si je ne suis pas certain qu'en France "fille aînée de l'église" l'on ressente de nos jours cette célébration sur le continent avec la même intensité qu'en Corse.
Au vu des écrits d'une amie depuis Beyrouth, je me demande même si je ne devrais pas dire "avec la même Foi qu'au Liban".
"Réjouissez-vous, ô peuple ! Christ est vraiment ressuscité Nous en sommes témoins "
Je vous souhaite, à toutes et à tous d'avoir pu passer de Joyeuses Pâques.
Pas "la fête du chocolat", mais celle de la famille, celle de la vie et de tous les espoirs.
Je vous dédie cette image des fleurs de mon weekend.
Ce weekend s'est très bien passé pour moi, mais je n'oublie pas qu'il suffit d'un rien pour que tout dérape brutalement.
Ce weekend, une dame a perdu le contrôle de sa voiture et a fait plusieurs "tonneaux" avec ses deux enfants, sur l'autoroute A8, à hauteur de Saint Isidore.
Elle et ses enfants ne sont que légèrement blessés. C'est une inconnue. J'ignore tout d'elle.
J'ai appris cela incidemment. Mais je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement avec un autre accident, en Corse, en décembre dernier; où là, hélas, ce n'était pas une inconnue...
Nos vies ne tiennent qu'à un fil; notre destin n'a pas la gloire de celui de Jésus-Christ.
Même si nous avons la foi et l'espérance de la résurrection, il vaut mieux faire attention sur la route, et rester en vie.
Il n'y a pas de roses dans mon bouquet, mais je vous le dis, RONSARD était un sage :
.../...
"Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’huy les roses de la vie."
C'est là ce que je vous souhaite, de tout mon cœur.
Avec le bonsoir, en supplément gratuit, offert par la maison.
Bises aux dames, une en particulier qui ne se prénomme pas Hélène, et dont je ne cherche nullement à me débarrasser...
Et salut aux messieurs.
Didier
A Nice ce lundi de Pâques 18 avril 2022
P.S.: Merci au photographe (et camarade parachutiste) Gérard LABULLY qui a pris les deux belles photos des obsèques du capitaine BERTOLINI et m'a autorisé à les utiliser.
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