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Quand un général dit la vérité

  • internet5621
  • il y a 34 minutes
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Général d'armée aérienne Fabien MANDON, Chef d'Etat-Major des Armées Françaises le 18/11/2025
Général d'armée aérienne Fabien MANDON, Chef d'Etat-Major des Armées Françaises le 18/11/2025

Comme si cela était extraordinaire, il y a dans notre pays, bien des gens qui sont particulièrement dérangés quand un officier général s'exprime clairement en public.

Les mêmes d'ailleurs, qui reprochent à l'Armée Française d'être "la grande muette".



Je fais là référence à un discours complet de huit pages format A4 en écrivant normalement, prononcé par le général d'armée aérienne Fabien MANDON, Chef d'Etat-Major des Armées le mardi 18 novembre 2025, devant le 107e congrès des Maires de France.

Dans ces huit pages, il y a un (01) paragraphe - qui a été évidemment sorti de son contexte pour inventer une polémique - qui a provoqué un tollé médiatique et politicien injustifié.


Je cite :

"Les armées, c’est un extrait de la nation. Les femmes et les hommes, qui sont aujourd’hui employés partout dans le monde, ont entre 18 et 27 ans sur le terrain. Ils sont jeunes, ils viennent de vos communes, ils ont les mêmes aspirations. Ils tiendront dans leur mission s’ils sentent que le pays tient avec eux. Si notre pays flanche, parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu’il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production de défense par exemple. Si on n’est pas prêt à ça, alors on est en risque. Mais je pense qu’on a la force d’âme."


C'est particulièrement l'expression "accepter de perdre ses enfants" qui est stigmatisée.


Pour ce qui me concerne, je soutiens cette expression comme vraie.

Je soutiens ce paragraphe comme vrai.

Je soutiens le général d'armée aérienne Fabien MANDON, notre Chef d'Etat-Major des Armées françaises, qui a dit là sincèrement ces vérités.


Ce n'est que mon point de vue, et il souffre la contradiction.

Je l'exprime à titre purement personnel, dans le cadre de la liberté d'expression que les lois françaises me reconnaissent, tout particulièrement l'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen que notre Constitution reconnaît et valide.


J'écris ici en faisant référence à l'histoire comme simple au bon sens.

Le feu tue.


Pertes françaises de 1914 à 1918 :

Un million sept cent mille morts environ. Dont trois cent mille civils.

Quatre millions deux cent soixante six mille blessés.


Seconde guerre mondiale: 567.600 morts.

217.600 morts militaires; 350.000 morts de civils; 1,35% de la population française.


Tous ces morts, tous ces blessés étaient "nos enfants".

Si nous avons eu une paix en métropole, en dépit des conflits qui ont suivi, c'est grâce à leurs combats, grâce à leur sacrifice.


Plus que jamais peut-être, avec la lâcheté d'une opinion publique sous influence et d'un personnel politique trop souvent démagogue, le devoir de mémoire s'impose.


Il n'y a qu'un seul moyen de vivre libre, et ce n'est pas la soumission intellectuelle. Car dans ce cas la guerre arrivera plus vite encore.


Oui, le Chef d’Etat-Major des Armées a eu raison de dire la vérité aux Français.

Au moins, ils ne pourront plus dire "on ne savait pas".



N.B.: En 1938, pour les mêmes raisons ou presque qu'en Ukraine de nos jours, les alliés européens, "les démocraties", ont sacrifié la Tchécoslovaquie pour "sauver la paix".


A son retour de Munich, le Président du Conseil Édouard DALADIER fut acclamé par les parisiens.

Dans la voiture qui le ramenait du Bourget à Paris, il n'était pas joyeux, et il avait dit à ses accompagnateurs en arrivant au Bourget :

"Ah les cons! S'ils savaient..."

Remarque qu'il complètera au cours du trajet par:

"Les imbéciles, s'ils savaient ce qu'ils applaudissent…"

Ces phrases sont historiques, et connues depuis longtemps.

C'était autrement plus violent que le discours du 18 novembre 2025 du général MANDON.



Pour une étude plus complète, je vous renvoie à l'excellent article écrit récemment par un camarade, Michel GOYA, auteur de la récente "Théorie du combattant", à ce sujet.


J'en partage tout le texte paru sur quelques "réseaux sociaux", et je vous donne ici un court extrait qui en est la conclusion :

"Certains ont feint la surprise : comment ça ? Il faudra envoyer nos fils au front ? Il n’en est pas question. En fait, il en est question depuis longtemps. Les dizaines de milliers de soldats français qui ont été engagés au Tchad, au Liban, en ex-Yougoslavie, en Afghanistan ou au Mali — pour ne citer que les théâtres les plus meurtriers — et qui y ont vu tomber tant des leurs apprécieront cet oubli. Ces soldats, même volontaires, ne venaient pas non plus de la planète Mars et étaient « nos enfants ». Qu’on demande, entre beaucoup d’autres, à l’ancien ministre Jean-Marie Bockel, qui a perdu son fils au Mali en 2019, ce qu’il en pense.


Car, et cela n’a visiblement pas encore été intégré dans certains esprits, la guerre n’est pas seulement lorsque la France est envahie ou menacée d’invasion par un pays voisin. Cette hypothèse, et c’est heureux, n’est plus d’actualité depuis 1990. Si l’on doit se battre à grande échelle, « en haute intensité », c’est au loin des frontières, comme déjà d’ailleurs en 1990, lorsqu’on a envoyé les soldats français combattre l’Irak, qui venait d’envahir le Koweït. Ces milliers de soldats, enfants de la France, étaient accompagnés de centaines de « bodybags » pour mettre les corps, car on était persuadé que l’affaire serait sanglante pour nous. Si les familles tremblaient, la chose était à l’époque très largement acceptée par la nation, qui considérait que ce combat pour la défense du droit international était juste. L’amiral Lanxade, chef d’état-major particulier puis CEMA de François Mitterrand, avait alors été sans doute le premier officier de ce rang à décrire ce que cela signifiait à la télévision. La nation, parce que, encore une fois, rien ne se fait sans son soutien, l’avait alors approuvé, sans les états d’âme instrumentalisés d’aujourd’hui." Michel Goya


Le général Fabien MANDON, aura déplu aux politiciens, aux journalistes, et aux mères de famille. Pas tous ni toutes, heureusement.

Mais il a eu raison de dire la vérité publiquement.


Bises aux dames, celle qui a eu la bonté de me comprendre en premier;

Salut aux messieurs,

Nos blessés et nos "morts pour la France", "tombés au champ d'honneur", en premier.


Didier CODANI


"Nos enfants" de 1914-1918. Nécropole de Douaumont, dans la Meuse. "Morts pour la France"
"Nos enfants" de 1914-1918. Nécropole de Douaumont, dans la Meuse. "Morts pour la France"



 
 
 

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