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Premier mai, place Maurice THOREZ

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  • il y a 3 jours
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Dernière mise à jour : il y a 2 jours

A vrai dire, cette pièce de Patrick MOTTARD a déjà onze ans et bien des représentations, mais elle mérite toujours d'être vue et revue avec cette nouvelle mise en scène signée Fabienne COLSON, au "théâtre de l'eau vive."

1er mai, place Maurice THOREZ. Une pièce de Patrick MOTTARD (re)mise en scène à Nice
1er mai, place Maurice THOREZ. Une pièce de Patrick MOTTARD (re)mise en scène à Nice

Notez que j'aurai pu m'économiser en recopiant la critique de Nice-Matin il y a onze ans.

2014 ! Le temps passe, l'œuvre reste. Mais heureusement les commentaires changent...


J'ai pu voir cette pièce lors de la "première" hier soir.

C'est une pièce qui à la base est une récréation, plutôt dans le genre comique, mais en réalité ce n'est pas toujours la vision que l'on en a au final.

Patrick MOTTARD signale lui-même la grande hostilité politique à laquelle il a fait face il y a 11 ans de la part des communistes de l'époque, qui entendaient même "perturber" la tenue des représentations.

Ce temps-là est heureusement révolu.

Pas uniquement faute de communistes, d'ailleurs.


Dans cette ultime version mise en scène par Fabienne COLSON la tonalité générale de la pièce est respectée, et le texte aussi évidemment.

En revanche, il y a un changement majeur qui doit se nommer... Fabienne COLSON.


Prenez un bon texte et un bon metteur en scène (Bernard GAIGNIER, au départ) , vous obtiendrez une bonne pièce si les acteurs jouent bien.

Prenez le même texte, une mise en scène avec quelques coups de folie et de génie, et des acteurs merveilleusement motivés. Vous obtenez la pièce que j'ai pu voir hier soir.


Les acteurs en premier, qui jouent avec conviction.

Dans la salle, l'auteur, Patrick MOTTARD; l'ancien metteur en scène, Bernard GAIGNIER; un acteur professionnel, Richard ZANCA (mon ancien colistier que je salue en passant).

Richard ZANCA, venu en spectateur
Richard ZANCA, venu en spectateur

Sur la scène, le reste de l'équipe. Les acteurs en action.

Ils sont tous bons, du plus jeune au plus ancien.

Je ne vais pas énumérer, car ce serait lassant, mais bon, avantage des pièces de plus de dix ans, on a le temps d'y réfléchir et de savoir au mieux comment placer ses répliques; tout est fluide.

Quand c'est haché, c'est que c'est voulu.

Bien sûr, Sabrina PAILLÉ, y est sexy, éblouissante et irrésistible.

Mais ça c'est normal, c'est son habitude sur scène, et elle a le personnage de secrétaire taillé sur mesure (pas de chez Goum).

Valérie LHÉRITIER aussi, qui donne par son cri une dimension tragique inattendue à cette pièce. Un très beau rôle, qui ne consiste pas qu'à éplucher des patates.

Valérie LHERITIER, "Mauricette".
Valérie LHERITIER, "Mauricette".

C'est riche, c'est intelligent, c'est beau; c'est dramatique.


Sans oublier Sophie VECCHI "la Présidente" qui garde toujours la main sur le collaborateur en chef, en réalité à ses ordres.


Pour moi trois rôles masculins marquants; majeurs dans cette pièce :

Le collabo en chef de la sécurité: Michel AUSSEIL. Le salaud de l'histoire; il en faut bien un.

Brillant personnage communiste central "Ange" (Michel AUSSEIL)
Brillant personnage communiste central "Ange" (Michel AUSSEIL)

Le dissident tendance Gorbatchev, expert en patate-bilboquet sans fil: Jean-Christophe VECCHI. Peut-être le plus intelligent, le plus fin, et finalement le plus efficace en duplicité.

Jean-Christophe VECCHI, "Alexandre". Remarquable dissident.
Jean-Christophe VECCHI, "Alexandre". Remarquable dissident.

Le jeune révolté désespéré (Jan PALACH dans le monde réel): Ewan CORINAELDESI.

Ewan CORINALDESI, "Yann PALACCI". Le plus sincère de tous, déchiré par ses convictions.
Ewan CORINALDESI, "Yann PALACCI". Le plus sincère de tous, déchiré par ses convictions.

Rôle complexe car inattendu. Seul sincère peut-être dans ce monde fourbe, jusqu'à la mort.


Mais l'acteur principal, au fond, c'est la mise en scène.

Depuis le choix des musiques d'ambiance. Car j'ai adoré en introduction "les partisans".

Oui, il y a deux versions sur cette même musique: "Les partisans blancs" (la plus connue en France) et "les partisans rouges".

Naturellement la première est - disons - assez décalée pour une telle pièce:

"Sabrant les troupes bolcheviques,

Et ralliant les Atamans,

Dans leurs campagnes épiques,

Ils traquaient Trotsky tremblant. (bis)"

Ou alors... En rouge :

"Écrasant les armées blanches

Et chassant les Atamans

Ils finirent leur campagne

Sur les bords de l’Océan. (bis)"

Dans les deux cas, musicalement c'est très beau. Excellent choix.


Le coup de génie de cette mise en scène c'est l'évocation du vrai personnage historique Jan PALACH, qui survient de façon presque inattendue, avec un passage de la couleur de la vie au noir et blanc du deuil.

Le procédé pour mettre cela en valeur vaut à lui seul le déplacement. Surtout pour celles et ceux qui connaissent l'Histoire et la vérité.

Et ces panneaux blancs , vivants, qui vous donnent les vraies images d'époque...


Vous l'aurez compris, je ne peux pas tout vous raconter; la critique d'une pièce c'est comme une minijupe: En montrer assez pour donner envie, tout en préservant l'essentiel.


Cette pièce est à la fois amusante, sexy, légère et esthétiquement belle; avec sa pointe de tragique qui vous serre le cœur à l'improviste.


Elle est à voir.

Elle est tout ce que le spectacle vivant apporte, que d'autres spectacles à grand renfort de millions de dollars et d'effets spéciaux aimeraient égaler.

Le final, avec Fabienne COLSON en pleine lumière et Patrick MOTTARD en polo gris
Le final, avec Fabienne COLSON en pleine lumière et Patrick MOTTARD en polo gris

C'est un petit théâtre, "Le théâtre de l'eau vive",10 boulevard CARABACEL, à Nice.

A 20h00 vendredi et samedi, à 17h00 le dimanche.


Allez-y, moi j'en viens.


Bises aux dames, celle qui sait si bien mettre en scène en premier,

Salut aux messieurs, celui qui a su écrire ce bon texte en premier.


Et bravo encore aux actrices et acteurs.


Didier CODANI



A Nice, ce vendredi 13 juin 2025, au milieu de la nuit pour l'inspiration


P.S.: J'ai pris quelques photos sur le blog de l'auteur Patrick MOTTARD. Elles étaient meilleures que les miennes, et puis comme on dit de nos jours "c'est pour votre bien".

J'ose espérer que l'auteur ne m'en voudra pas (trop).



 
 
 

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