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Eau dans le gaz

La tendance de la semaine, que ce soit dans les médias, au travail ou dans la vie privée.


Commençons par le vrai gaz.

J'ai entendu tout et le contraire de tout en l'espace de 48h00.


Un coup c'était les Russes, un coup c'était les Américains.



Vu que c'est du gaz russe, que "les anglo-saxons" fassent un coup pareil on peut y trouver une raison; histoire de bien s'assurer que de ce fait, les russes n'auront pas avant longtemps l'opportunité de vendre leur bon gaz si jamais les européens de l'Ouest s'avisaient de ne pas acheter le gaz de schiste américain autant que prévu.


Encore faut-il le prouver; ce qui n'est pas le cas à ce jour.

Mais enfin la question de base de toute enquête criminelle avait peut-être une réponse.

"A qui le crime profite"?

Je doute assez fortement que ce soit à la Russie dans cette affaire.



C'est tout bêtement leurs installations qui sont explosées et leur gaz qui fiche le camp comme des bulles de Perrier dans une publicité en plein été.

L'idée de faire monter les prix en faisant exploser une canalisation est ridicule... alors que l'on a la main sur le robinet. Sachant que les réparations coûteront fort cher, a priori.


Je n'ai pas la vérité, et rien ne nous dit que ce que j'écris soit la vérité; mais je suis convaincu par les fondamentaux habituels:

Quand on a une solution réversible, on ne la troque pas pour une solution irréversible.

C'est idiot.

Et quand on peut avoir le même résultat gratuitement en tournant le robinet sur l'arrêt, on ne monte pas une usine à gaz qui coûte bien des sous, avec une opération sous-marine inutilement risquée au milieu de la Baltique.


Quant à évoquer un "false flag" ce serait juste pour couvrir ce que rien ne justifie.

Ou alors il y a des preuves... mais à ce jour je n'ai entendu que des accusations.


C'est juste un peu de bon sens. Il me semble.

Sachant que le bon sens n'est pas le bon paramètre quand on gère une propagande de guerre mondiale des deux cotés.


Ce n'est que mon avis, et il n'engage que moi.


Voilà pour le gaz dans la Baltique.


 

Pour ma vie professionnelle, vous savez que je n'ai tout simplement pas le droit de m'exprimer précisément sur le sujet: Je respecte mon obligation de réserve et de discrétion.


Je dirai simplement, pour prendre date, que mes fonctions n'auraient plus aucun sens si je ne travaillais pas de façon indépendante et objective.

C'est écrit dans les premières pages de la norme internationale ISO qui s'applique à mes activités d'audit.



Il est rare que je vous en parle.

Si je le fais de façon globale - sans nommer personne, pour éviter toute association d'idées inopportune - c'est simplement que je tiens à défendre ces règles de base.

Règles que je défends, que je défendrai, et que j'applique à ce jour.


Je n'exprime là qu'une généralité, et pas un cas particulier.


Un contrôle interne où dès la première recherche de documents on serait bloqué,

un contrôle interne où l'on choisirait tous les sujets de contrôle en bloquant toute saisine directe, un contrôle interne où une hiérarchie intermédiaire pourrait exiger le classement du dossier à tout moment... Ce ne serait plus un contrôle interne.

Tout simplement parce que ce ne serait pas un processus méthodique, indépendant et documenté.


On ne trouverait là que des rapports banaux; agréables à lire, c'est certain.

Reflétant la réalité, c'est certain aussi, puisqu'au dessus "on" aurait "choisi" les dossiers à traiter et "bloqué" ceux qui dérangeraient ou prouveraient des manquements.


Malheureusement, en cas de fraude, "on" aboutirait surtout à ne rien détecter du tout:

  • En stoppant les recherches dès le stade initial de documentation;

  • En se réservant le choix des dossiers (sans manquements connus) à étudier;

  • En gardant une capacité discrétionnaire de "classer" les dossiers qu'on ne veut pas auditer.


Je précise pour les auditeurs internes qui me liraient, que j'ai volontairement posé en illustration le célèbre cube "COSO 2" version 2013 en illustration au lieu de schémas ou d'images plus explicites.


Le problème que j'évoque ici est aussi vieux que la formalisation des contrôles internes en 1992, jusqu'à la mise à jour du COSO en mai 2013, en passant par la Loi 2003-706 de Sécurité Financière (LSF) du 1er août 2003.

L'IIA (Institute of Internal Auditors) et sa branche française l'IFACI (Institut Français des Auditeurs et Contrôleurs Internes) en parlent, et écrivent sur ce sujet depuis des années.


C'est une tentation permanente, dans toute entreprise et dans toute administration que sous prétexte "d'amélioration" ou restreigne d'abord le champ d'application des contrôles, puis leur bonne fin.

Soit en ordonnant "ex-abrupto" le classement d'un dossier, soit en s'abstenant de suivre ou de faire suivre le plan d'action et les préconisations correctives qui viennent logiquement avec la conclusion du rapport d'audit.

Vu que l'on sait parfaitement qu'un audit non suivi d'effets ne sert rigoureusement à rien.


Les auditeurs qui me lisent, veuillez cesser de rire aussi fort; comme je viens d'enfoncer une porte ouverte, je vous entend.


J'ai heureusement la chance là où je travaille d'avoir une présidence et une direction générale qui sont à l'écoute de la réalité, et qui ne souhaitent pas protéger des rentes de situation, mais faire avancer la maison vers une meilleure qualité de service.


J'écris ici pour tous les autres auditeurs internes, qui parfois ont clairement peur d'écrire afin de défendre indépendance et objectivité qui fondent la fonction même d'auditeur interne.


Qui a la chance, voire le bonheur, de voir à l'occasion son Président ou son Directeur Général débarquer dans son bureau?

Pas pour dire:"bonjour-bonjour, je vous serre la main et je suis reparti"; mais pour vous dire: "De vous à moi, rapidement: Qu'est-ce qui va bien? Qu'est-ce qui ne va pas"?

et en prenant des notes écrites de la réponse dans les deux cas.

Poignée de mains en prime, même - et surtout - s'il y a des choses désagréables à entendre dans la réponse.


Jusqu'à ce jour (je cherche du bois d'arbre pour poser la main dessus) j'ai cette chance, avec mon équipier.

"Pourvu que ça dure" comme disait Madame Mère, la mère de l'Empereur Napoléon 1er.


 

Ma vie privée?

Comme son nom l'indique elle est privée.

Elle va presque très bien, ce qui revient à dire qu'elle va bien.

Je supporte de devoir toujours intégrer des raisonnements de "notables de sous-préfecture" comme disait un professeur de Corte que j'ai connu il y a bien une trentaine d'années quand je rédigeais ma thèse de Doctorat en Droit et Économie du Développement, entre Nice et la Corse.


Je suis en pleine forme, ni agacé ni dépressif.


Pourtant, des cas dépressifs j'en ai croisé cette semaine, ici et là.


J'essaie de rester à l'écoute du mieux que je le peux. Sachant que trop souvent on se contente de baisser les yeux et de pleurer tard, le soir, dans le noir et la solitude, plutôt que d'en parler.

"Si quand ça ne va pas, tu préfères te faire un rail plutôt que d'en parler, rentre à la SNCF."


Il parait que c'est une blague.

Je l'avoue ce jeu de mots m'a fait parfois sourire, de 30 à 55 ans.


De 20 à 30 ans, j'en ai connu des situations désespérantes ou désespérées qui pour le moins auraient pu être considérées comme devant mener à une dépression.

Et puis la fondation d'un foyer, la vie et la force d'une famille, m'en ont immunisé.


Le retour à plus de solitude aurait pu, depuis 5 ans, me mener à un retour en force du "spleen". Il n'en a rien été. Presque rien, pour être honnête.

Il y a au moins deux ou trois cas dans mes abonnées et amies au fil des cinq années écoulées où je ne suis pas passé loin. Mais j'ai toujours eu la chance de trouver avant le moment critique la bise ou la main tendue qui changent tout.


Ce moment magique, où en ressortant de la salle des mariages d'un antique monastère, j'ai perdu la notion du temps en retrouvant l'idée de lever les yeux des pavés d'un village... pour découvrir un carré de ciel bleu.

Je reste toujours reconnaissant à celle qui m'a permis de relever la tête à partir de ce jour-là.


Ce moment triste, où il m'a fallu relire un vieux texte hérité dans la langue espagnole de ma grand-mère:

"No te enamores de una mujer que lee, de una mujer que siente demasiado, de una mujer que escribe…

No te enamores de una mujer culta, maga, delirante, loca.

No te enamores de una mujer que piensa, que sabe lo que sabe y además sabe volar; una mujer segura de sí misma."

.../...

"Ne tombe pas amoureux d’une femme qui lit, d’une femme qui ressent trop, d’une femme qui écrit…

Ne tombe pas amoureux d’une femme cultivée, magicienne, délirante, folle. Ne tombe pas amoureux d’une femme qui pense, qui sait ce qu’elle sait et qui, en plus, sait voler ; une femme sûre d’elle-même."


Pour mon bonheur ou pour mon malheur je ne sais pas en trouver d'autres.

Les femmes sérieuses m'ennuient.


Ce vieux texte signé à Saint-Domingue, par la poétesse Martha RIVERA-GARRIDO contient pourtant en lui la raison de ces sages conseils; j'aurai pu me méfier:

"No quieras enamorarte de una mujer así.

Porque cuando te enamoras de una mujer como esa, se quede ella contigo o no, te ame ella o no, de ella, de una mujer así, JAMAS se regresa."

.../...

"Ne t'imagine pas tomber amoureux de ce genre de femme.

Car, si d’aventure tu tombes amoureux d’une femme pareille, qu’elle reste ou pas avec toi, qu’elle t’aime ou pas, d’elle, d’une telle femme, JAMAIS on ne revient."


Je ne vous donne pas la totalité de ce texte.

Il y en a une qui n'a qu'à ouvrir sa boite aux lettres pour le relire en entier.

Les autres... Cherchez et vous trouverez.


Maintenant, quand ma route croise - même de loin - celle d'une personne qui souffre au point de sombrer, je ne souris plus à l'histoire des rails et de la SNCF.

Je tends l'oreille, je tends ma main; j'essaie d'aider même si c'est difficile.

Sans oublier que... plus d'un noyé qui s'agrippe a lui-même noyé un sauveteur imprudent.


Le meilleur avis que je puisse donner quand c'est une dame qui est dans cette situation, c'est celui d'une actrice Belge que j'aime beaucoup: Audrey HEPBURN.

Il n'est pas besoin d'attendre le désespoir pour le lire et le pratiquer.

Parfois, je ne le communique que pour la beauté des mots, l'espoir lumineux du texte...



Rendez-vous à 20h00 pour en reparler...


Non; ce n'est pas Audrey HEPBURN. Ce n'est pas la magie du rose poudré. C'est juste une robe rose des années 50...


En attendant, et pour vous aider à affronter la saison qui a démarré, je vous joins en photo mon petit bouquet de roses d'automne. Je le dois largement à la générosité de ma fleuriste.



Bises aux dames, "je crois aux baisers, beaucoup de baisers";

Salut aux messieurs.


A Nice, ce 1er octobre 2022 18h00


Didier CODANI


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