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Ce weekend sera calme


Ma nuit a été dure.

En fait, gros coup de froid hier soir, à l’extinction des feux.

Le vrai coup de froid, celui qui fait trembler de tous ses membres et claquer des dents de façon irrépressible, au risque de se mordre la langue.

Je l’ai traité avec une grande cuillère de sirop de mépris ; à savoir une bouillotte et un bon livre, sous la couette.

Le livre c’est « Les contemplations » de Victor HUGO. Conseillé par une amie parisienne.


Je ne connais qu’une seule méthode pour arriver de temps en temps à faire une phrase qui sort de l’ordinaire : c’est lire un très grand auteur lentement, pour apprécier ses mots dans la nuit.

« Les contemplations » c’est exceptionnel. Même dans des textes aussi simples que « La coccinelle », par exemple.


Ou encore mieux – mais là il faut savoir à qui le dire – ce texte dédié

« A Madame D.G. de G. » :

« Jadis je vous disais : — Vivez, régnez, Madame ! Le salon vous attend ! le succès vous réclame ! Le bal éblouissant pâlit quand vous partez ! Soyez illustre et belle ! aimez ! riez ! chantez ! Vous avez la splendeur des astres et des roses ! Votre regard charmant, où je lis tant de choses, Commente vos discours légers et gracieux. Ce que dit votre bouche étincelle en vos yeux. Il semble, quand parfois un chagrin vous alarme, Qu’ils versent une perle et non pas une larme. Même quand vous rêvez, vous souriez encor. Vivez, fêtée et fière, ô belle aux cheveux d’or ! » …/…


Il faut que la dame soit blonde ; un peu officiellement, si ce n’est totalement.


J’en connais au moins une à qui appliquer :

« Ce que dit votre bouche étincelle en vos yeux ».

Même quand ses mots sont froids, ses yeux continuent de briller face aux miens.

Je ne vois qu’eux.


Je sais, pour le plus grand nombre de nos contemporains, que tout ceci ne vaut pas une série Indienne ou Javanaise sur Netflix… Mais moi hier soir, ce n’était pas d’amour mais de froid que je tremblais, inexplicablement.


Un bonheur n’arrivant jamais seul, j’ai eu la joie de me faire réveiller à l’aube par la douleur de crampes violentes dans mes mollets en béton armé. Et je pèse mes mots.


La crampe… c’est un rappel du point auquel je n’aime pas la natation, vu que j’ai failli y rester (dans l’eau) une ou deux fois, il y a longtemps.

Là j’étais dans ma chambre, au fond de mon lit, et ma voisine doit se dire que j’en fais de belles, si tôt le samedi matin, à en juger par mes cris. Car en dehors de crier… Quand c’est noué, c’est fichu.

Reste à crier, à essayer d’étirer, à pleurer de rage et à se dire qu’on vieillit. Ce qui est vrai et faux. Vrai dans l’absolu chaque jour ; mais faux pour les crampes. C’est juste un gros manque de magnésium.

Quand j’ai enfin réussi à m‘étirer et me tirer de mon lit, sur mes jambes douloureuses tout est revenu à la normale.


Presque tout, en vérité, car le passage sur la balance m’a donné l’explication de mon coup de froid et de mes crampes, sans parler des frissons nocturnes. En fait j’ai quasiment perdu deux (02) kilos entre hier et ce matin.


Le Carême c’est bien, mais il ne faut pas forcer. L’excès en tout est un défaut.

J’ai souhaité faire cet effort (et je n’invite ni n’oblige personne à faire de même) pour être en meilleure forme fin juin, cet été. Comme tous les efforts, il faut du temps, il faut de la constance, et il ne faut rien exagérer. Laissons ce travail aux imbéciles, dans leurs commentaires.


Hier, avant-hier, mon travail m’a passionné. Au point que j’en oublie, un peu, l’alimentation. Hier soir, ce matin, mon corps m’a prévenu que j’avais le droit de le faire ; mais que je prenais un risque. Je mesure le risque et je vais continuer. Peut-être pas tant, mais certainement. Déterminé.


« Patience et longueur de temps, font plus que force ni que rage ».


Bon weekend. Évitez les crampes dans l’eau.

Mais qui serait assez fou pour prendre un bain de mer en cette saison ?


Bises aux dames, salut aux messieurs,

Didier


A Nice, ce 2 avril 2022.



P.S. : Madame D.G. de G. est en réalité Delphine Gay épouse de Girardin (1804 – 1855). Une des femmes de lettres, journaliste et « salonnière » les plus brillantes de son temps. Admirée par Victor Hugo, entre autres. Morte bien trop jeune, à la cinquantaine. La seconde partie du poème l’explique.


Delphine Gay, épouse de Girardin ((1804 – 1855)

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