"L'armée française assiégeait Puebla..."
N'imaginez pas une seconde de le dire avec un accent Français.
Imaginez ces mots avec un accent Balkanique, Hispanique, Africain, Arabe ou Asiatique.
Vous y arriverez mieux.
Ces mots sont le début d'une histoire, apprise par cœur, qu'un lieutenant de la Légion Étrangère dira à ses camarade, où qu'il soit dans le monde, un trente avril. Depuis 1863.
Ce récit, vous le trouverez facilement partout.
Plutôt que vous l'écrire encore une fois de plus, je vous donne simplement le texte de la plaque qui a été gravée, là-bas, au Mexique, et qui est toujours sur place:
« Ils furent ici moins de soixante
Opposés à toute une armée.
Sa masse les écrasa.
La vie plutôt que le courage
Abandonna ces soldats Français
A Camerone le 30 avril 1863 ».
Les simples chiffres sont éloquents:
62 fantassins de la Légion étrangère contre 1 200 fantassins et 800 cavaliers.
"Ils étaient soixante-deux, face à deux mille..."
Un contre quarante.
Si vous voulez l'entendre chanté, c'est possible:
Ce soir, je ne vais pas vous redire l'histoire de Camerone.
Je l'ai entendue, une fois encore, une fois de plus, une fois de mieux, avec un petit détachement de la Légion étrangère qui nous avait invité.
Il n'y avait pas foule, mais la foule n'était pas recherchée.
C'était tout en haut de la colline du Château, un des plus beaux endroits de Nice.
Sous la pluie.
Et puis, un verre de vin rouge, dans les fondations, pour encore moins de monde.
Du Puyloubier "Esprit de corps" évidemment, car la Légion a son propre vin.
Fait par ses anciens, ses invalides, qu'elle accompagne jusqu'à leur mort.
"Nous n'abandonnons ni nos morts ni nos blessés".
Monument aux morts de la ville de Nice - photo Didier CODANI
Après être redescendu de là-haut, impossible de les oublier, ces morts, en passant devant le monument éponyme.
Quai rauba capeur ce 30 avril 2023 - Photo Didier CODANI
On en parlait encore en retournant vers les "lumières de la ville", quai rauba capeu, avec moins de pluie et la nuit tombante.
Dien Bien Phû pour les parachutistes français le 7 mai, et le 8 mai... Le 8 mai, forcément.
Il y a un temps pour tout.
Ce soir, c'était un temps pour se remettre en mémoire une grande bataille qui cimente un des plus beaux composants de nos armées, la Légion étrangère.
Quand le soleil se lèvera lundi, ce sera le premier mai.
Vous savez quoi?
Je compte bien me reposer, qu'il pleuve ou non.
Et je vous souhaite "tout le bonheur du monde".
Prenez le temps d'écouter les paroles...
Bises aux dames; une en particulier, dont le sourire me rappelle que le bonheur existe.
Salut aux messieurs, surtout ceux qui s'engagent à remplir leur mission jusqu'à la mort.
Avec "Honneur et Fidélité".
Ils existent. Ce soir j'en ai croisé, et nous avons trinqué à notre pays.
Prêts à... en mesure de...
Didier CODANI
A Nice, ce lundi 1er mai 2023 à 0h10
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