Certains diraient que j'ai encore perdu mon temps, perdu un dimanche.
Je ne peux pas perdre ce que je donne.
Dimanche dernier, j'avais décidé de donner 48h00 à la vie associative.
48h00 pour "monter" à Paris, célébrer Saint Michel, Entre les Invalides et l'Arc de Triomphe, entre parachutistes.
C'est une histoire qui démarre en avion "low cost" et qui continue le vendredi soir en banlieue Sud, dans les halles de Rungis, pour un diner tardif mais festif; loin, très loin de "la vie parisienne".
Entre amis, dans une salle vide et froide que l'on va réchauffer pour tout simplement en peu de temps doubler le volume de la clientèle. C'est "Les maraîchers", au marché de Rungis.
Avantage de Rungis: avoir de bons produits pas cher est facile. C'est l'endroit idéal.
La suite au cœur de Paris sera plus prestigieuse, mais pas forcément meilleure en bouche. C'est pourquoi il est important, le premier soir, de savoir trouver l'endroit où on sera servi chaleureusement. Et ce soir-là, le choix était bon.
Le samedi, comme chaque année, était consacré à célébrer Saint Michel.
Croyants ou pas, aux abords du 29 septembre, les parachutistes de France se réunissent, partout où ils sont, pour célébrer leur Saint patron. Et tous ceux qui le peuvent prennent date, d'année en année, pour se retrouver à Paris, le plus nombreux possible, en trois endroits distincts, bien gardés et hautement symboliques.
La Cathédrale Saint Louis des Invalides, l’École Militaire, et les Champs-Élysées.
L'arc de Triomphe en particulier.
C'est un de ces rassemblements que l'on vit bien plus que l'on ne le décrit.
Alors qu'en dire? Les Invalides remontent à Louis XIV...
La cathédrale est le sanctuaire du diocèse des armées françaises. Un église ornée en permanence de drapeaux français dans son cœur, et décorée en hauteur par les drapeaux que les armées françaises ont pris à l'ennemi.
Quand on y va pour la Saint Michel, s'y ajoutent nos propres drapeaux, nos propres chants.
Détail que je n'avais jamais noté faute d'être monté si près du cœur les années précédentes, sans doute, c'est les noms des ex-voto gravés sur les deux premières colonnes.
A gauche, le comte Philippe-Antoine d'Ornano. Un ajaccien.
Maréchal de France.
A droite, le duc de Padoue, Jean-Thomas Arrighi de Casanova. Un cortenais.
Gouverneur des Invalides.
Un reste de l'Empire; du Premier et du Second.
Reste d'une époque où, à la pointe du sabre et par le choix de Napoléon Ier on pouvait devenir général de division ou même Maréchal de France...
Je ne suis pas un admirateur inconditionnel de Napoléon Buonaparte, mais impossible de ne pas prendre en compte sa présence de l'homme et la grandeur de son œuvre; surtout en un tel lieu, où sa statue majestueuse domine toujours, sous l'horloge, la cour d'honneur.
L'endroit est particulier.
Avec un bon général on peut se faire décorer partout ou presque, mais les Invalides c'est un cadre qui ne laisse pas indifférent. Même pour une association, c'est particulier; unique.
Passons sur la logistique, qui nous conduit à midi au mess de l’École Militaire, pour privilégier le temps de la rencontre, des rencontres, des retrouvailles...
Celui d'un esprit de corps qui dépasse les grades et qui nous mène au coude à coude, avec ou sans forces de l'ordre pour "encadrer", à remonter les Champs-Élysées pour finir tous ensemble sous l'Arc de Triomphe.
Parachutistes français ou étrangers, Français, (Sud) Vietnamiens, Allemands, ou autres...
C'est ainsi que se conserve, d'année en année "l'esprit".
Cet esprit qu'un jeune officier, André Zirnheld a résumé un jour de la seconde guerre mondiale sur un modeste carnet, retrouvé sur lui en 1942 après sa mort au combat.
C'est sur ces paroles qu'ici l'on se quitte, et qu'aussi on se rassemble.
En activité, en réserve, honoraires ou en retraite.
Jusqu'à la mort.
Jusqu'à l'année suivante, si Dieu veut.
Et par Saint Michel...
Didier CODANI
19 octobre 2021
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