Un billet de blog, c’est comme une auberge espagnole, on n’y trouve que ce que l’on y apporte.
C’est mon blog personnel, pas le vôtre (qui est sûrement mieux que le mien).
Cette semaine, la pression du travail ayant été forte, j’aurai bien pu ne rien écrire, mes journées ayant été bien remplies.
Mais heureusement, il me reste les nuits.
« Mes nuits sont plus belles que vos jours » oserai-je dire, si Raphaëlle BILLETDOUX veut bien m’excuser cet emprunt.
C’est justement par un incident à la terrasse d’un café de Paris, le célèbre « Café de Flore » (si j’ai bien compris la localisation), que je débute.
Plus exactement par la relation de cet incident, faite par Elisabeth MORENO, ancienne ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes du gouvernement CASTEX, dans le Huffington Post.
En synthèse, un « habitué » de ce café célèbre de Paris, se serait plaint du volume sonore de la conversation, en anglais, d’un petit groupe de clientes noires en terrasse ; ce qu’un « manager » aurait sèchement rapporté à ces dames pour justifier de les « placer » ailleurs.
Dans les dames, il y avait une astronaute américaine, et l’ancienne ministre.
Alors, Elisabeth MORENO s’indigne, et elle l’écrit. Fort bien d’ailleurs.
Sur le fond, vous le comprendrez facilement en lisant l’article (https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/monsieur-est-un-habitue-lui-la-tribune-d-elisabeth-moreno-ex-ministre-contre-les-discriminations_208843.html ) je suis d’accord avec l’ancienne ministre, une fois n’étant pas coutume : C’est du racisme à peine déguisé, et en tous cas une sorte de discrimination snobinarde vraiment intolérable.
Après, en lisant l’article calmement, comme me l’a fait remarquer via LinkedIn un camarade, Alain REYNAUD pour ne pas le nommer, il ne faut pas exagérer non plus.
Oui, « Ce Monsieur travaille, et c’est un habitué, lui », n’est pas une justification acceptable.
Déjà, l’aurait-il dit à un homme ? Une centaine de kilos, muscles, graisse et os inclus, sans oublier le cerveau, cela calme le « manager » le plus stupide. Et là, que l’homme soit blanc ou noir. Un doute me vient, à la vitesse d’une gifle de client agacé dans la face d’un « manager ». Passons.
Ce qui m’ennuie, c’est que la dame qui (à mon avis, légitimement) proteste par écrit, en fait une tribune politicienne sur le racisme et la discrimination.
Je trouve cela exagéré sur le sujet.
Cela peut être efficace ; moi simple citoyen, pour une simple gifle je serai traduit en justice. Elle, tout ce qu’elle risque en tant qu’ancienne ministre c’est que son article soit traduit en anglais. Et si le « manager » est noir je pourrais même être accusé de racisme.
Je ne suis pas raciste.
Je me suis sincèrement posé la question par le passé ; et un jour ma route a croisé celle d’une jeune femme « issue de la diversité » dont je connaissais les origines algériennes. Depuis, du fond de mon cœur et avec tout ce qu’elle m’a apporté, je sais qu’en réalité non, je ne suis pas raciste.
C’est vrai qu’avec une dame qui est belle, intelligente et sexy, le racisme c’est finalement très difficile à pratiquer…
Mais il n’y a pas eu qu’elle, et c’est la vraie lumière qu’elle m’a apporté qui m’a convaincu : Le racisme, la discrimination a priori… ce n’est pas pour moi.
Un des autres exemples qui me vient en tête, c’est que dans mon panthéon personnel des grands hommes de la France profonde, se trouve un homme, qui se prénommait Charles.
Pas Charles de GAULLE ou Charles MARTEL, même s’ils y sont aussi.
Charles N’TCHORÉRÉ (1896 – 1940) capitaine du 53e régiment d’infanterie coloniale mixte sénégalais (53e RICMS) qui durant trois jours en juin 1940 a repoussé avec sa compagnie mixte plusieurs assauts de la 7ème Panzerdivision du général Erwin ROMMEL en dépit de violents bombardements de l’aviation et de l’artillerie allemandes.
Le 7 juin 1940 sa compagnie ne compte plus que 15 hommes, et ils n’ont plus de munitions. Il ne peut, sur ordre, que se rendre pour préserver les survivants et les blessés.
Les militaires allemands ont entrepris de séparer les prisonniers européens de leurs camarades africains. Charles N’TCHORÉRÉ a alors protesté de sa qualité d’officier français. Il a été abattu d’une balle dans la nuque.
Il n’y avait pas le moindre officier « nazi » dans les officiers allemands, juste un fumier qui a assassiné un officier français parce qu’il était noir. Charles N’TCHORÉRÉ était né au Gabon.
C’est une de mes références militaires. Un exemple qui a fait que j’ai été fier de porter l’ancre d’or sur mon insigne de promotion à Coëtquidan, et ensuite dans les Balkans.
Un héros, dont je me souviens ; un vrai.
Tous les héros ne sont pas blonds aux yeux bleus.
Chaque cas est différent, chaque cas est particulier ; chacun, chacune, est un être humain.
Le racisme le sexisme, la discrimination à vue, ce n’est finalement qu’une forme de bêtise. Qu’il y ait plus de tarés, de criminels ou de malfaisants, dans une communauté ou un groupe ethnique ne justifie pas que l’on jette tout le monde dans le même sac, sans jugement.
Des tarés, finis à l’eau tiède ou à l’urine, il y en a dans toutes les ethnies, races ou religions.
En témoigne l’autre affaire qui m’a un peu frappé cette semaine, cette jeune femme (28 ans) brûlée vive en Algérie (elle devrait y survivre) parce qu’elle n’avait pas accepté les avances de son voisin, et qu’en plus elle affichait sa volonté de se marier avec un autre que lui.
On croit rêver, mais non. Ce n’est pas un rêve, c’est un cauchemar.
J’ai eu deux versions de cette histoire, une de France 24 et l’autre de TSA Algérie.
Naturellement dans la version de TSA on en profite pour vomir sur la France. C’est la mode.
Je vous donne les deux :
France 24 : https://www.france24.com/fr/afrique/20221014-algérie-ryma-anane-brûlée-vive-pour-avoir-refusé-de-se-marier
Vous noterez que dans les deux articles, finalement, l’ordure qui met le feu à celle qu’il voulait épouser n’est presque pas mentionné.
Préservons son avenir. Une algérienne qui a refusé un algérien et qui se serait mariée avec un étranger ? Il ne faudrait pas que l’algérien soit compromis pour autant. Il brûlait d’amour pour elle, voilà tout. En plus elle était professeur de français. Sans doute corrompue par ces idées françaises modernes… où la femme a le droit de choisir librement qui elle épouse.
Oui, je sais, l’indignation me pousse à extrapoler et je ne devrais pas ; après tout ce n’est pas mon pays ni ma famille. Mais l’horreur est-elle liée à une famille ou à un pays ?
La culture est-elle réservée à la France ? Ou l’horreur à un pays particulier dans le monde ?
Effectivement, il y a les USA et les séries télé US, mais n’exagérons rien.
J’échangeais cette semaine avec une amie Libanaise, Maronite, Phénicienne, et avec un passeport français. Vu qu’elle est aussi Française.
Nous avons parlé… des Juifs du Liban et de leur contribution au patrimoine libanais, et à l’histoire du Liban. Il n’en reste plus que quatre à Beyrouth, le 5e étant mort de vieillesse le mois dernier, à 80 ans.
On parlait dans le même temps des « Croix de feu » du colonel de LA ROCQUE, et du PSF, le Parti Social Français dont il était président. Il y a toujours des gens pour dire plus de 70 ans après sa mort qu’il était antisémite, alors qu’il a combattu l’antisémitisme toute sa vie.
« Mort pour la France », « Déporté-Résistant » après ses blessures en captivité.
Mark TWAIN avait raison : « La vérité a la vie dure, mais un mensonge bien raconté est immortel. »
J’y ai gagné, pour les menteurs, une formule magique.
לא תעיד עדות שקר נגד רעך
Il paraît que cela protège des faux témoins. Seuls ceux qui savent la lire comprendront.
Après tout, c’est une façon comme une autre de respecter mon obligation de réserve et de discrétion. Je connais, mais je ne dis pas tout. Pas maintenant, pas tout de suite.
Cette obligation de réserve, on m’en a cordialement critiqué, cette semaine. Je devais même en faire le sujet de mon prochain billet de blog, avec celui-là même qui me critiquait.
Il m’a demandé de justifier de mes services militaires… alors que nous sommes tous les deux auditeurs IHEDN. Après que nous ayons échangé quelques mots, et il a eu l’amabilité de ne pas insister davantage, ce dont je le remercie ; car je n’aime pas raconter ma vie sur le plan militaire. Il y en a bien assez à dire sur le plan civil et professionnel.
Comme d’habitude, ma vie professionnelle est plus souvent oubliée dans mon blog.
La fameuse obligation de discrétion dont je viens de parler m’y oblige.
Si je devais vous résumer les semaines passées et la semaine à venir de ce mois d’octobre 2022 ce serait de « faire attention autour de moi » (Take a look around).
Comme c’est une formule très froide et énigmatique, j’ai choisi de vous l’illustrer avec un petit clip vidéo.
Naturellement, aucun point commun entre le personnage principal du clip et moi.
Il faudrait que je perde 20 kilos, et après on en reparle…
Ne rigolez pas. Vous ne savez pas (sauf quelques vrais amis, des anciens) de quoi je parle.
Même la femme que j’aime ne le sait pas. Celles que j’ai aimées n’ont fait que s’en douter.
Comment exprimer ce que je vis quand la magie des effets spéciaux du clip vidéo a disparu?
Je crains de ne jamais avoir exercé des métiers simples ou faciles dans des lieux agréables.
Il ne me reste que quelques formules pour résumer la façon dont ça tourne.
J’emprunterai à CHAMFORT (1740 – 1794) journaliste dont les maximes ont fait école :
« Il n’y a personne qui ait plus d’ennemis dans le monde qu’un homme droit, fier et sensible, disposé à laisser les choses pour ce qu’elles sont plutôt qu’à les prendre pour ce qu’elles ne sont pas. »
A qui d’autre ? Peut-être à un ami assassiné il y a plus de vingt ans, massacré, défiguré : « Ceux-là oublient que le rôle d’un chef, partout et toujours, n’est pas de s’épuiser dans la quête dérisoire d’un impossible consensus entre honnêtes gens et crapules, patriotes et truands, mais d’affirmer clairement et à voix haute que le droit, la morale et l’honneur se situent du côté des premiers et que ces principes ne sont jamais négociables. »
Plus de vingt ans après son assassinat, je n’oublie toujours pas. Et il reste un ami.
La conclusion de sa fille me revient, régulièrement : « …Il m’a laissée, orpheline mais riche de lui. »
J’aimerai que le jour où, fatalement, j’irai voir Saint Pierre en lui demandant l’hospitalité pour l’éternité, ma fille puisse écrire et penser une épitaphe de cet ordre me concernant.
En attendant que cela arrive, je préfère conclure avec des choses plus conviviales.
Le hasard des rencontres.
Celui qui fait que je repasse par « le chemin de traverse. »
Cette traverse où l’on peut à la fois bien manger et retrouver des têtes sympathiques…
Et là, au milieu du bric-à-brac à l’arrière du bar, je retrouve - pour les têtes sympathiques - une casquette noire sur laquelle il est écrit « Chevalier Paul – D621 » en jaune.
Une des plus belles frégates antiaériennes que compte notre Marine Nationale.
Une des deux Frégates « Horizon » capables d’escorter efficacement jusqu’à un porte-avion.
Une bête de guerre, engagée, il y a plus de dix ans maintenant dans ce qui conduira au changement de régime en Libye, en 2011.
Je ne commenterai pas la politique de mon pays en Lybie. Bien ou mal, c’est mon pays.
Simplement, les deux canons de 76mm n’ont pas servi que pour décorer le pont.
Alors, au vu du « Chevalier Paul », tant qu’à parler de canons, je suis entré dans le bar.
Figurez- vous qu’il y avait là, dans ce bistrot, des gens qui parlaient… de moi.
Comme le sujet m’intéressait, je suis un peu resté.
Cela m’a permis de constater que le bistrot-restaurant de ce « chemin de traverse » reste un lieu particulier. C’est fort curieux et je soupçonne le barman d’avoir des pouvoirs magiques. Car quand je lui ai rendu mon demi pour le rincer, il est revenu… rempli de bière à nouveau.
J’ai refait l’opération une seconde fois pour vérifier.
Je confirme.
Impressionné par la magie des lieux, j’ai battu en retraite, soucieux de préserver ma ligne de flottaison.
Je me donne assez de mal pour que chaque fin de semaine le chiffre baisse sur la balance ; ce n’est pas pour tout perdre en levant le coude inconsidérément. Santé – sobriété.
Quand je me relis, j’ai bien passé dix heures pour vous écrire dix pages format A4.
Il n’est pas loin de 22 heures ce dimanche soir ; pour un homme qui se réveillera demain dès 5h30 il est temps de poser le stylo, le clavier, de faire les dernières corrections et de vous mettre le tout en ligne.
C’est long, c’est peut-être trop illustré, avec bien entendu trop de citations et de liens dont vous ne vous servirez même pas ; mais je vous ai prévenus au départ : c’est mon blog personnel, pas le vôtre (qui est bien meilleur que le mien) ou celui du voisin.
Personne ne vous force à le lire, surtout jusqu’au bout.
Oui, je n’en fais qu’à ma tête. Moi aussi. Surtout ici.
Je vous l’ai aussi dit au début : c’est une auberge espagnole.
Bises aux dames, surtout à deux : une en mer cette nuit, et une qui n’en fait qu’à sa tête.
Salut aux messieurs, dont un fête son anniversaire ce dimanche. Un an de mieux !
Merci de votre présence, de votre lecture et de votre sympathie.
Didier CODANI
A Nice, ce dimanche 16 octobre 2022
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