Bientôt un mois que je ne vous ai plus écrit.
Bientôt six mois qu'à disparu de cette terre la personne qui - après ma fille - comptait pour moi le plus au monde.
On ne se remet pas de tout, dans une vie. Il faut savoir "ne pas oublier la fougère".
Certaines choses, certaines personnes laissent leur marque, leur empreinte, leur patte, sur notre vie.
C'est dans ces instants-là que le plus fameux des samouraïs du Japon, Myamoto MUSASHI, écrivait l'art de "franchir des passages critiques":
".../... Pendant la traversée d'une vie, à chaque fois qu'il y a des moments difficiles, affrontez-les avec la certitude de vivre le grand moment de votre existence."
La meilleure et la plus sincère des amies qui disparaît tragiquement après plus de trente ans d'une amitié pure sans le moindre nuage de discorde.
Un animal familier qui achève paisiblement sa vie après dix-huit ans dans ma maison.
Et puis arrive, cinquante jours après Pâques, la Pentecôte.
Acte fondateur de la naissance de l'église Catholique.
Et le lendemain, le lundi de Pentecôte.
Je ne suis pas un grand théologien.
Je laisse ceux qui ont envie d'approfondir, le faire par eux-mêmes.
"Les hommes c'est comme les spaghetti, ça ne se pousse pas, ça s'aspire".
Celle qui m'a expliqué cela, citait sans le savoir les mots du commandant CABIRO (1922 - 1993), un vieux légionnaire qui avait gagné ses galons d'officier à Cherchell durant la seconde guerre mondiale, puis pendant la campagne d'Italie.
En gros et pour faire simple, la Pentecôte c'est le don de la communication, c'est la force et c'est la Foi que l'Esprit Saint donne aux apôtres encore hésitants de Jésus-Christ pour leur donner le courage d'affronter la mort en diffusant la religion pacifiquement.
Si vous regardez bien, au plafond de certaines églises, même les plus humbles, vous retrouverez cette colombe qui symbolise le Paraclet, autrement dit l'Esprit Saint.
Le lundi de Pentecôte, c'est ce qui nous reste de la semaine entière qui autrefois était fériée comme une semaine de fête à la suite de la Pentecôte.
Encore une fois, je n'ai pas la prétention de vous faire apprécier l'histoire Sainte.
Je n'ai pas non plus l'intention de l'oublier.
En ce qui me concerne il m'est arrivé de pousser très loin l'ouverture d'esprit; aussi loin que l'a fait le Pape Saint Paul VI que l'on retrouve sur ce vitrail de l'église de Porto-Vecchio en Corse-du-Sud, en proclamant à la veille du concile de Vatican II (1962) son soutien à la liberté de conscience "comme un droit que l'homme a, par sa nature même".
Ce qui implique de respecter les non-croyants, mais sans oublier les croyants eux-mêmes.
Cela m'a valu l'an dernier une ligne de réflexion d'une personne que j'apprécie beaucoup:
"Je suis Catholique Maronite, Didier".
Je garde la phrase en mémoire.
Puissions-nous en Occident garder la même Foi et le même respect des autres qu'en Orient.
Ce n'était pas une gifle, ce n'était pas une réplique particulièrement ciblée.
C'était juste le rappel d'une Foi sincère qui nous relie, de la France continentale à la Corse, jusque 2500 kilomètres plus à l'Est sur les hauteurs de Beyrouth.
On respecte le monde entier, à condition d'avoir le même respect en retour.
Ce lundi de Pentecôte était autrefois consacré à l'édification des baptisés pour leur redire à quelle communauté ils appartiennent. Dans quelle communauté ils sont volontairement entrés. Car le baptême seul ne fait pas tout. Encore faut-il avoir la conviction une fois l'esprit exercé. C'est là tout le sens de la confirmation, de la communion.
Sinon, ce ne sont guère que des mots à la demande des parents, sur un registre paroissial.
De nos jours, le lundi de Pentecôte est religieusement consacré aux actes de la Vierge Marie.
Civilement, c'est devenu une journée de solidarité. Un moment où l'on peut penser aux plus malheureux que nous.
En France ce jour n'est qu'à moitié férié, car on paie en prenant sur notre temps de travail pour le conserver.
Ce lundi, j'ai pris le temps de réfléchir, j'ai pris le temps de vous écrire, et j'ai même pris le temps de cuisiner.
Un plat de pauvres, qui peut tenir 24 à 48h00 suivant les ingrédients.
Tout simplement, des pommes de terre "grenaille", des haricots verts, et des oignons.
Trois sortes d'oignons: Un gros oignon jaune, classique, deux petits oignons sauciers, et une échalote.
Un demi-kilo de patates (2 Euros le kilo), 300 grammes d'haricots verts en conserve, trois gousses d'ail, et un bon filet d'huile d'olive.
Au prix des ingrédients, c'est plus qu'économique.
Pour une personne, cela fait deux repas, midi et soir.
Pour faire mieux... mettez un kilo de patates! Pas besoin de doubler la garniture.
Avec un kilo de pommes de terre vous pouvez en tirer 4 à 5 portions qui auront du goût.
Ce sont les patates qui nourrissent; le reste aromatise, met du vert, quant aux oignons (on peut se limiter à un gros oignon jaune et une gousse d'ail) c'est pour flatter le nez.
Cela sent bon dans la cuisine. On se sent riche et bon cuisinier, voilà tout.
J'en ai discuté sur le coup de midi avec l'une des personnalités anonymes de nos "cités" pour ne pas parler de "Quartier Prioritaire de la politique de la Ville" où je travaille.
Lui pense que l'ail en chemise, et pas haché, ce serait mieux. Et les haricots verts à insérer en dernier.
Moi je hache l'ail à la main, au mortier, je fais frire dans l'huile les oignons tranchés et l'ail; je freine la cuisson en insérant les 300 grammes de haricots verts et je positionne les patates tranchées en dernier avec le sel rose.
Je couvre d'un couvercle pour créer un "effet vapeur" qui cuit les pommes de terre plus facilement.
Le débat est ouvert...
Dans tous les cas on ne s'y ruine pas; aucun régime ne l'interdit, et le plat est inratable.
On pourrait rajouter du poivre ou des épices.
Mais les pauvres n'ont ni poivres ni épices, sinon ils ne seraient pas vraiment pauvres...
Quand les temps sont durs, quand le moral est aussi bas que les finances, l'heure que l'on consacre à la cuisine fait oublier les soucis; et puis après avoir bien mangé tout va mieux.
Que l'Esprit Saint vous inspire et vous donne à toutes et à tous meilleure fortune que juste des promesses électorales. Lesquelles n'engagent que ceux qui y croient...
Surtout en ce moment puisqu'en France on votera pour les législatives dimanche prochain.
C'est là tout ce que je vous souhaite.
Bises aux dames, salut aux messieurs,
Didier CODANI
A Nice ce 6 juin 2022,
P.S.: Ce 6 juin c'est aussi le 78e anniversaire du débarquement Anglo-Saxon en Normandie.
Si vous ne savez pas quoi regarder en vidéo ce soir... "Le jour le plus long" peut aider.
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