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Le devoir de mémoire toujours présent

Fin de semaine forte de commémorations à Nice


En premier, le bombardement de Nice.

Bombardement particulier, car effectué non par les ennemis de la France, mais par un allié: Les États-Unis d'Amérique.


Je ne dis rien contre, car je comprends bien la nécessité de l'époque.

D'ailleurs, si vous preniez le temps de relire l'histoire vous comprendriez tout de suite cette stratégie de bombardement en arc de cercle qui décolle su Sud de l'Italie mais qui frappe Nice... par le Nord.


Car dans les bombardements du 26 mai 1944 l'US Air Force va frapper Chambery, Grenoble, Lyon, Saint Étienne (pas Saint Étienne Vésubie ou Saint Étienne de Tinée), Nice et Saint Laurent du Var. Ce ne sera pas une promenade de santé pour les américains.

On parle toujours en premier de ce qui fait plaisir, et moins souvent des pertes.

300 morts civils à Nice, peut-être 500 immeubles civils, et sur 150 appareils pour bombarder, une centaine seulement étaient sur Nice et en sont rentrés.


Dure mission, qu'il fallait faire pour désorganiser le trafic ferroviaire des allemands.

Il en résulte, 80 ans après, ce sentiment pénible de vies civiles perdues par des "tirs amis".

C'est la réalité. La dure réalité des guerres.

Alors, on prends le temps, un dimanche matin aux premières heures, d'aller saluer; d'aller s'incliner devant la mémoire de ces civils innocents.


A titre personnel, je me sens proche de ces niçois; de la colère et de la peine qu'ils ont pu ressentir. Comme bien plus tard, dans les Balkans, j'ai pu comprendre la colère des populations locales bombardées "à haute altitude".

Ce ressentiment qui restait si longtemps vivace et que la France a pu heureusement limiter.

Les trente ans ne sont pas encore écoulés concernant les Balkans. Je n'en parlerai pas plus.


80 ans après, les derniers survivants n'étaient que des enfants à l'époque. Les passions se calment, les rancunes aussi. Mais on n'oublie pas. Comment oublier une mère le jour de la fête des mères, avec son nom inscrit face à soi sur le monument aux morts de son quartier?


 

Autres morts, ce dimanche, auxquels on peut penser:

Ceux de l'épidémie de choléra des années 1830.

Il n'y en eut pas à Nice.

Les prières des 30.000 niçois furent exaucées; et les élus tirent parole (cela arrivait, à l'époque).


Les consuls sardes qui dirigeaient la ville firent construire une nouvelle et belle église pour remercier "la Madonne des grâces" et la ville s'engagea à une procession, à une messe, à un "Te Deum" et au renouvellement public du vœu de la population à la Sainte Vierge par le Maire de Nice chaque année.

Comme ce fut fait de même manière à Ajaccio en 1656, avec "A Madunuccia".



Depuis bientôt deux cents ans, cette cérémonie est un point d'orgue de la vie politique niçoise. "L'église du vœu " se remplit des plus illustres et des plus modestes chrétiens de la population de Nice. Je suis dans la seconde catégorie.


Maintenant que l'épidémie de choléra est derrière nous, il se chuchote que c'est surtout gagner la prochaine élection municipale (ou ne pas la perdre) qui est demandé à la Sainte Vierge dans le secret des consciences... Plus l'échéance approche, plus il y a de monde.



Le vœu se dit et se redit en niçois et en français.

Je tiens à dire - y ayant assisté - que le Maire de Nice actuel, Christian ESTROSI s'est très bien sorti du renouvellement du vœu. Peut-être, comme disent certains perfidement, qu'il a passé les trois derniers mois à répéter. Peu importe. Il a fait l'effort, et le résultat est vraiment à la hauteur.

Je ne suis pas de ses amis, et je lui dis "bravo" au sens réel du terme. Je l'en félicite.


J'ai été également impressionné, dans un monde actuel où l'outrance et le mauvais goût sont devenus monnaie courante par l'élégance et la sobriété de l'épouse du Maire de Nice, Laura ESTROSI. La véritable élégance, celle du comportement; pas juste l'élégance vestimentaire que chaque femme ayant les moyens financiers peut se procurer.


Inutile de zoomer. Il fallait être là pour voir. Rien ne remplace la vraie présence.


Belle procession, belle cérémonie, belle messe, beau soleil radieux; tout y était.


Oui, aller à ces invitations, cela prend du temps.

Il y a ceux qui râlent parce que c'est leur temps de loisirs et il y a ceux qui râlent parce que c'est au moment où ils travaillent que ça se passe.

Finalement à ce compte-là, il n'y a guère que les retraités qui pourraient y venir.

N.B.: Vu le nombre de retraités à Nice, il n'y en a tout de même pas tant qui sont venus.


Dans mon petit weekend je note en revanche que pas un politique utile ne manquait:

Le député Eric CIOTTI, le Maire de Nice Christian ESTROSI et son épouse, le premier adjoint Anthony BORRÉ et son épouse, ma camarade IHEDN conseillère municipale déléguée au monde combattant et au Lien Armée-Nation le colonel (H) Marie-Christine FIX, la vice-présidente du département Gaëlle FRONTONI, et même Jean-Marc GIAUME, adjoint au Maire de Nice à Saint Roch avec qui j'ai mené tant d'actions communes quand nous étions dans les mêmes "quartiers" QPV, dans les mêmes "zones" ZUS ou ZSP.

Un de ceux qui travaillent (presque) dans l'anonymat du service public. Je ne l'oublie pas.

Pour une fois, je vous fais un peu le catalogue des gens que je rencontre et parfois apprécie.


Il y avait aussi le laïc gauchisto-bolchévique habituel, mais lui je ne vais pas passer mon temps à le nommer puisque maintenant il peut approcher le Maire sans se faire arrêter...

Cette fois nous n'avons même pas eu le temps de nous prendre en photo.


Fin de semaine ordinaire quand on préside une association sans chercher à être "premier sur la photo" dans un monde où on vient chaque fois vous chercher pour vous coller devant.


Il n'y a guère qu'à l'église du vœu que j'ai été tranquille. J'avais une heure d'avance, j'ai pu me caler au fond et réfléchir.

Prier, aussi, peut-être, un peu.

Pour vous qui me lisez jusque là.

Pour celle qui me dit qu'elle ne me lit pas et à qui j'ai écrit que je l'ignorerai soigneusement, si j'y arrive... :)


Vous savez, le meilleur moment de cette fin de semaine, c'est quand une personne que j'avais perdue de vue depuis des années a repris contact avec moi, samedi soir:

Pas pour augmenter (quoique) le nombre de ses abonnés sur les "réseaux sociaux".

Pas pour me demander de l'argent (il existe des femmes qui ne demandent pas d'argent).

Pas pour dire du mal de moi (j'ai la liste de celles qui disent du mal de moi)...

Simplement pour me dire la vérité. Sa vérité.

C'est sans doute la chose la plus dure au monde, dire la vérité. Avouer sa vérité.


Alors je la remercie, et je lui souhaite tout le courage qu'il lui faut pour continuer.

Avec ou sans coup de fil de "fête des mères". Avec mon estime et ma sympathie.


Bises aux dames, celles que j'apprécie tant en premier,

Salut aux messieurs, même quand ils font de la politique.

Pourvu que ce soit utile à nos concitoyens.

Le devoir de mémoire toujours bien présent.


Didier CODANI


A Nice , ce dimanche soir 21h30, au début d'une nouvelle semaine.

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