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Antisémitisme combattu en discours


Tout a commencé par un carton d'invitation:

Christian ESTROSI

Maire de Nice, Président de la Métropole Président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Jérôme CULIOLI

Président du CRIF Nice Côte d'Azur

l'ensemble du Conseil métropolitain

et

l'ensemble du Conseil municipal de la Ville de Nice

vous invitent à prendre part au

RASSEMBLEMENT CONTRE L'ANTISÉMITISME

DIMANCHE 12 NOVEMBRE 2023 À 11H30


Le motif est on-ne-peut-plus politiquement correct.

L'invitation est officielle, et neutre à souhait.


Sauf qu'on est à Nice, et que le Maire de Nice fait régulièrement hisser le drapeau de l'état d'Israël quand on parle d'antisémitisme.

J'ai donc immédiatement un doute sur la neutralité confessionnelle et politique de cette invitation.

Après discussion avec quelques amis, je décide de laisser chacun des adhérents de l'association d'anciens que je préside agir comme bon leur semble, mais surtout sans insignes associatifs.


Bien m'en a pris; en effet, quelques instants avant l'ouverture de la manifestation les 4 drapeaux français et Européen, sont prestement remplacés et encadrés par... Un drapeau israélien, et un drapeau du Comté de Nice.


Il y a comme cela des habitudes qui ne se perdent pas.

Mélanger indument le soutien à une loi de la république (l'antisémitisme est un délit) et à un pays étranger, par exemple.

Ne pas hésiter à demander à une population sélectionnée d'aller jusqu'à l'apostasie en proclamant - je cite - "Nous (niçois) sommes tous Juifs" est un autre exemple.


Il y avait - sans aucun doute car l'esplanade était pleine - nombre de nos compatriotes Juifs pour applaudir de joie, je ne le conteste en rien.


Je vais vous avouer qu'à vingt ans, je n'étais pas le plus brillant étudiant en droit constitutionnel de la Faculté de Droit de Nice.

Mais même les cancres en droit constitutionnel se souviennent un peu du premier article de la constitution française de 1958:

Article 1er de la Constitution

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ».


Alors "nous sommes tous juifs" juste pour faire un bon mot, histoire de se prendre pour KENNEDY déclamant le 26 juin 1963 devant le mur de Berlin: "Ich bin ein berliner"; ou pour Daniel COHN-BENDIT avec le slogan du 22 mai 1968: "Nous sommes tous des Juifs allemands"... cela me déplait clairement. Ce n'est pas ça, "combattre l'antisémitisme".


C'est la récupération de grandes phrases historiques au mépris de la constitution de notre pays. Bravo au parolier, qui a su glisser l'allusion dans le discours. Mais c'est tout.


J'ai préféré un autre discours, bien plus humble et moins racoleur.

Celui de Jérôme CULIOLI, Président du CRIF Nice Côte d'Azur.

Il ne nous a malheureusement pas pas gratifiés de la "Prière pour la République Française" qui depuis l'Empereur Napoléon notre estimé compatriote, peut se dire à l'occasion des cérémonies officielles.

Juste les dernières strophes auraient suffi:

"Que l’Éternel accorde sa protection et sa bénédiction pour nos soldats qui s’engagent partout dans le monde pour défendre la France et ses valeurs. Les forces morales, le courage et la ténacité qui les animent sont notre honneur. Amen".

Ce n'est pas une critique de ma part, juste une idée pour une autre fois, peut-être...



Le discours de clôture, au final humaniste remarqué dans la foule, du nouveau Préfet des Alpes Maritimes Hugues MOUTOUH qui rappelle que "l'antisémitisme n'est pas une opinion, c'est un délit" n'était pas mal non plus...


Surtout prononcé à quelques mètres de l'inoubliable interprète de "Nous sommes la Zyklon Army" :

"Oui, Nous sommes la Zyklon Army

L'armée des skinheads NS

La taule et la mort ne nous font pas peur

Pensez a Rudolf Hess..." (refrain).


Je vous épargne l'identité du chanteur. Il a droit à l'oubli.

Eh oui, il a grandi; il n'est plus ce jeune baryton au goût si sûr dans son répertoire.

Maintenant il a une écharpe, c'est un respectable élu. Il était à la tribune des chefs.

A quelques mètres du Préfet des Alpes Maritimes qui disait que:"l'antisémitisme n'est pas une opinion, c'est un délit".


En France, quand on est élu, plus c'est gros, mieux ça passe.

Les temps ont changé. Les faits et les noms sont oubliés. Tant mieux.

N'y revenons pas inutilement.


J'étais invité.

J'y suis allé.

Discrètement; même si j'y ai retrouvé et salué plein d'anciens amis à l'ouverture.


Je n'en partage pas la récupération au profit d'un homme ou d'un pays.

Je partage l'émotion sincère d'un Avocat niçois qui a bien parlé de sa religion.

Je partage les mots forts et clairs de notre nouveau Préfet:

"L'antisémitisme n'est pas une opinion, c'est un délit".


Bises aux dames, en particulier celle avec laquelle je n'échange plus que quelques mots à l'occasion en ce moment... mais qui garde toute sa place dans mon cœur et mon esprit; et dont je sais qu'elle reste sincère en dépit de toutes les difficultés qu'elle traverse.


Salut aux messieurs, surtout ceux qui défendent les idéaux de notre République française.


Didier CODANI


A Nice, ce dimanche 12 novembre 2023, en prenant le café du soir.



P.S.: Juste pour la beauté du geste et du texte, je vous laisse le lien qui mène au final de ce discours - historique - de KENNEDY.

Comme tout pays, les USA ont de grands hommes, et parfois, ils touchent de leurs mots le cœur de l'humanité. Comme ces quelques mots de KENNEDY, le 26 juin 1963 :

"Lass' sie nach Berlin kommen" et "Ich bin ein berliner".

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